Qu’est-ce qui fait courir Renaud Girard sous les obus ? L’amour du journalisme et le goût de l’aventure, bien sûr, mais pas seulement. L’hebdomadaire nous apprend qu’une autre passion anime le reporter vedette du Figaro, entré en journalisme après avoir fréquenté les bancs de l’École nationale d’administration (ce qui ferait de lui un « rebelle de l’ÉNA », un « iconoclaste ») : rendre service aux dirigeants de son pays.« “Cela a été ma façon à moi de servir l’État”, sourit-il. “Chaque fois que je rentrais de reportage, je briefais les diplomates ou l’Élysée sur ce que j’avais vu.” » Journalistes et honorables correspondants, même combat, même métier…
So what ? Renaud Girard has the right to do so. If he feels he could be useful, why not being patriot ?
Cette franchise est méritoire : elle éclaire de manière enjouée une branche méconnue de la profession qualifiée— dans L’Almanach critique des médias de « journalisme patriote et plénipotentiaire ». Cette discipline, qui consiste à calquer la carte de presse sur celle de la DGSE, fait l’objet d’une des neuf parties du livre, ainsi que d’un « Quiz » dont nous sommes certains que Renaud Girard y aurait accompli un sans faute.
Unfair ironic criticism. I have not read his autobiographical book yet but I will. He talked to us about it, saying it was a kind of Memoirs. But his daughter replied to him, as he reported to his students ; « Dad, why writing a cultured book ? No one will read it ?». That is also why I encouraged you to do so.
Nous n’oublions pas, en effet, que ce quasi-proconsul s’était déjà distingué le 27 novembre 2004 en campant le pompier de service sur un plateau de France 3 convoqué dans l’urgence suite à la diffusion, à 23 heures, d’un documentaire évoquant le génocide commis au Rwanda en 1994 contre la population tutsi. Il est vrai que « Tuez-les tous ! » Histoire d’un génocide « sans importance » (de David Hazan, Raphaël Glucksmann et Pierre Mezerette) s’aventurait à détailler – pour la première fois sur une chaîne hertzienne – l’implication dans ce génocide des plus hautes autorités civiles et militaires de la République française. Faisant écho à Édouard Balladur, Hubert Védrine et Paul Quilès, Renaud Girard s’était dressé, ce soir-là, contre « la mode facile de l’autoflagellation », répétant que « la repentance y en a assez » et défendant avec vigueur l’honneur outragé de la France éternelle (« la rafle du Vél’ d’Hiv’ elle est pas faite par la France – elle est faite par l’État peut-être mais pas par la France –, la France est à Londres à ce moment-là ! »). Et en 1994, elle était où « la France » ?
That's well put, the expression is very good. « France was in London from 1940 to 1944 ». As said de Gaulle, it was « the France that fights back, that is the true France, the only France, the eternal France » (speech for the Liberation of Paris, 25th August 1944).
In 1994, France was defending her interests like the US or Great Britain. I will try to compile a critical bibliography on Rwanda. What I can said is that I saw this TV documentary and that it was the best I have ever seen : some mistake, inaccurate in his thesis imho, excessivly bashing France (forgetting the role of the US and Great Britain) but still interesting.
Chez Renaud Girard et ses congénères, le journalisme se pratique comme un art de la guerre. Chargé, pendant l’année universitaire 2004-2005, de former les élèves de Sciences-Po au « rôle de l’information, du renseignement aux médias, dans la gestion des conflits du XXIe siècle », Renaud Girard s’est ainsi entouré de deux « experts » de haute tenue : Alain Juillet, ancien directeur du renseignement à la DGSE devenu Haut Responsable chargé de l’intelligence économique auprès du Premier ministre, et Jean-Louis Gergorin, ancien directeur du Centre d’analyse et de prévision du Quai d’Orsay, désormais vice-président exécutif du géant de l’armement EADS. Une troïka aussi rebelle qu’iconoclaste, on en conviendra.
As I followed this course, I will tell you more about it.
- Renaud Girard
- Alain Juillet
- Jean-Louis Gergorin


(to be continued)